Huit tendances et mutations technologiques qui auront un impact à court terme !
Chaque entreprise est aujourd’hui une entreprise technologique. Alors que la technologie était traditionnellement confinée aux opérations et à l’exécution, la transformation digitale l’a remise sur le devant de la scène en rendant central son impact sur tous les aspects du business, de la phase d’idéation à la production. Dans ce contexte, Deloitte publie son étude « Tech Trends 2016 », qui analyse les huit tendances et mutations technologiques qui auront un impact sur les organisations dans les 18 à 24 mois à venir.
« Les technologies émergentes sont devenues une priorité stratégique qu’il faut savoir mettre en perspective dans un monde en forte mutation. Nous sommes les témoins quotidiens de ce basculement à travers les nouvelles méthodes de conception de produits, la refonte de business models et la redistribution des cartes dans un environnement hyper concurrentiel porté par les enjeux de rapidité de l’innovation. L’arrivée de nouveaux entrants, les évolutions en termes d’expérience client ont des impacts considérables sur les organisations. De la blockchain à la réalité augmentée, en passant par les objets connectés, ces tendances incarnent les principaux leviers de l’innovation au sein des entreprises : digital, analytics, cloud, sans oublier la transformation du rôle de l’IT », estime Sébastien Ropartz, Associé en charge de Deloitte Digital.
« Dans un contexte de changement permanent, les organisations qui arriveront à mettre à profit les tendances technologiques auront l’opportunité de se transformer et de réinventer leurs produits et services. Ces organisations sont celles qui arrivent à penser, au-delà de l’innovation incrémentale, au-delà des simples changements de façon de faire », Henri Pidault, Chief Technology Officer Deloitte.
Les 8 tendances technologiques 2016 :
Right Speed IT : une réactivité adaptée aux enjeux métiers
Un nombre croissant de CIO déploient des organisations leur permettant non seulement de disposer à la fois de cycles de développement traditionnels et de cycles courts, mais aussi de pouvoir se positionner à tous les niveaux entre ces deux extrêmes. Il s’agit de pouvoir garantir une réactivité adaptée aux enjeux du métier, en réalisant des investissements ciblés sur leurs processus, leurs technologies ou encore leurs talents.
La réalité virtuelle et la réalité augmentée mettent un pied dans l’entreprise !
Sur les 18 à 22 prochains mois, il faut s’attendre à ce que la réalité augmentée et la réalité virtuelle passent de la science- ction au concret, à la mise en pratique dans les sphères professionnelles et gouvernementales.
Longtemps cantonnées aux films de science-fiction, la réalité virtuelle et la réalité augmentée représentent un potentiel majeur pour les entreprises. L’impact disruptif de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée se fait déjà ressentir dans le monde de l’entreprise dans des domaines tels que la communication et la collaboration, la formation et la simulation, le service client, mais aussi dans la réinvention de l’expérience collaborateur et client. Ces premières expérimentations, associées notamment à une baisse des coûts des appareils, laissent imaginer qu’un point de bascule dans le déploiement de ces solutions pourrait avoir lieu très rapidement. Cela amènerait à repenser très largement le rôle de l’individu au sein de son environnement de travail.
Objets connectés : de nouveaux enjeux métiers
D’ici à fin 2017, il y aura plus d’objets intelligents que d’hommes sur terre. Les entreprises les plus en pointe sont celles qui se concentrent sur la création de valeur, à travers la gestion des données, l’exploitation des infrastructures IoT existantes et le développement de nouveaux modèles économiques. En effet, il s’agit aujourd’hui pour les entreprises d’exploiter les objets connectés et les informations qu’ils permettent de créer, pour aider à transformer les processus métiers, réimaginer les systèmes cœurs et les processus de contrôle : les organisations pourront élever leur stratégie IoT en passant de la simple collecte des données à la mise en action de celles-ci.
Gartner prévoit l’utilisation de 6,4 milliards d’objets connectés dans le monde en 20161, en hausse de 30% par rapport à 2015, et leur nombre pourrait atteindre les 20,8 milliards en 2020. En 2016, 5,5 millions de nouveaux objets devraient se connecter au réseau chaque jour. L’augmentation des volumes de données générées suit la même progression spectaculaire. Passant de 134,5 ZB2 en 2014 à 507,5 ZB en 2019, les données générées annuellement par les objets connectés seraient 269 fois plus importantes que les données transmises par les utilisateurs aux datacenters depuis leurs appareils personnels (PC, tablette, mobile). Les organisations s’intéressant à l’IoT doivent ainsi être vigilantes quant au risque d’être submergées par l’ampleur de ces données.
Plateformes autonomes : quand l’infrastructure devient code
En s’appuyant sur la virtualisation et le DevOps, deux piliers devenus matures, le nouvel enjeu des organisations est d’automatiser et de mieux coordonner les capacités. C’est dans ce but que les plateformes autonomes interviennent pour permettre de gérer des ressources dynamiquement et assurer l’intégration et l’orchestration des activités nécessaires du développement à l’exploitation des solutions IT. Les plateformes sont autonomes car elles incluent non seulement des processus ou tâches automatisés mais aussi de la robotique. La plupart des opérations IT traditionnelles sont susceptibles d’être automatisées, et notamment celles répétitives ou pilotées par des workflows ou des règles précises.
Commencée au niveau des serveurs, la virtualisation s’est depuis étendue à d’autres univers technologiques. Elle est maintenant largement utilisée dans les équipements pour le réseau, le stockage ou la gestion des datacenters. La virtualisation représente désormais plus de 50% de l’ensemble des charges serveurs et ce ratio devrait atteindre 86% à la fin 2016.
Blockchain : la démocratisation de la confiance
Qu’est-ce que la blockchain ? En quelques mots, il s’agit d’un registre distribué permettant d’enregistrer et de partager de l’information au sein d’une communauté. Dans cette communauté, chaque membre maintient sa propre copie du registre et tous les membres doivent collectivement approuver chaque évolution du registre. L’information peut concerner des transactions, des contrats, des actifs, des identités ou toute chose pouvant être décrite dans un format numérique. Les entrées sont permanentes, transparentes et indexables, ce qui permet à tout membre de la communauté de voir la totalité de l’historique transactionnel. Chaque mise à jour est un nouveau « bloc » ajouté à la « chaîne ».
Certaines organisations cherchent à comprendre comment la blockchain (la technologie sous-jacente au Bitcoin) pourrait fournir une alternative crédible à l’infrastructure procédurale, organisationnelle et technologique indispensable au maintien de la confiance à l’échelle institutionnelle. Ces travaux exploratoires en sont encore à un stade primaire ; toutefois, leurs conséquences pourraient être profondes. Tout comme Internet a réinventé la communication, la blockchain pourrait transformer la façon de gérer les transactions, les contrats, et plus généralement le concept de confiance. Autant d’éléments indispensables au bon fonctionnement des entreprises, des gouvernements, et de la société.
Reimagining Core Systems : donner un nouveau souffle au cœur de l’entreprise
Face à la transformation accélérée des métiers, l’ensemble du système d’information doit évoluer au même rythme et en profondeur. Les applications cœur de métier, qui supportent des processus clés des entreprises doivent ainsi évoluer pour que la transformation se fasse sans se limiter aux seuls changements d’interfaces, et pour permettre par exemple une véritable expérience utilisateur. En réponse aux nouveaux enjeux d’ouverture et de flexibilité du système d’information, les entreprises développent aujourd’hui des stratégies autour de 5 approches : l’évolution des plateformes, la revitalisation, la remédiation, la refonte et l’immobilisme.
Industrialized Analytics : du « Data Lab » à la « Data Fabric »
Durant les dix dernières années, l’analyse des données s’est progressivement imposée comme sujet stratégique pour les comités exécutifs et est désormais au cœur des préoccupations des DSI. Cependant, peu d’organisations ont investi dans un modèle permettant d’industrialiser leur approche et de dépasser le cadre de l’expérimentation. Il est temps pour les DSI et les dirigeants de changer leur approche : ce n’est qu’en industrialisant leur approche que les entreprises deviendront capables de définir et de piloter leur stratégie métier, en exploitant pleinement les masses de données à leur disposition, développant ainsi une meilleure conscience d’elles-mêmes et de leur environnement.
RSE : vers une transformation digitale
L’impact social est un sujet important, qui va bien au-delà du domaine de l’IT. Toutefois, définir le rôle que jouent ou peuvent jouer les technologies émergentes dans les programmes de RSE est la responsabilité des dirigeants IT, en particulier du DSI. Cela s’explique par le fait que la convergence de la R&D, de la veille technologique et des démarches RSE peut conduire à l’adoption de nouveaux produits et de nouvelles offres. C’est aussi un moyen d’expérimenter des technologies avant de les appliquer au cœur de métier de l’entreprise.
[Source : Servicesmobiles]